Du 07 au 13 novembre 2022, Limonest
Après un week-end de repos pour se remettre de la fatigue de la semaine écoulée, les Solitaires se sont rendus, ce lundi, au rendez-vous avec le Père Shayne Craig, nouveau Supérieur Général de la Compagnie des Prêtres de Saint-Sulpice, pour la session sur les Constitutions de la Compagnie. Le Père Shayne a été joyeusement accueilli par les Solitaires le dimanche au dîner. Hormis le programme ordinaire de la Solitude, nous retraçons, dans cette chronique, les grandes articulations de cette session et les différents moments forts qui ont marqués la vie des Solitaires cette avant-dernière semaine de la Solitude.
La session sur les Constitutions de la Compagnie des Prêtres de Saint-Sulpice
Au début de son contact avec le « groupe des douze », le Père Shayne, dans une présentation de son parcours, s’est fait davantage connaître d’eux. Ordonné prêtre en 1992 pour le compte du diocèse de Victoria au Canada, le nouveau Supérieur Général de Saint-Sulpice, le 27e depuis Mr Olier, est théologien de formation avec une spécialisation en Dogmatique sur Hans Urs von Balthasar ; polyglotte et homme d’humour, de contact très facile, il a projeté adopter un plan réparti au fil des jours de la semaine. Ainsi, du lundi au vendredi, il a développé l’histoire des Constitutions de la Compagnie aux Solitaires avant d’entrer dans les Constitutions elles-mêmes structurées en trois parties : la première partie détaille les articles sur la mission de la Compagnie, la deuxième consacre des articles sur les personnes au service de cette mission et la troisième partie les articles sur les structures au service de la même mission.
Il s’est particulièrement arrêté, en milieu de semaine, sur l’article 14, élaboré sur la pédagogie sulpicienne, qui fait l’objet d’une réception et d’une lecture selon le contexte culturel et ecclésial de chaque province. Cette contextualisation de l’article 14, notons-le, fait l’objet de vrai partage entre les Provinces. Il a terminé sa session par une immersion des Solitaires dans les différentes responsabilités du Généralat selon les Constitutions ; à cette même occasion, il a partagé avec eux quelques défis et projets majeurs liés à la mission du Généralat face au contexte ecclésial actuel. En dehors de cette session, d’autres moments importants ont marqué la vie conviviale des Solitaires.
Quelques moments forts de la semaine
Déjà, en plein milieu de la semaine, tous les Solitaires ont uni leur voix à celle du Père Léon ATEMON du Bénin, pour rendre grâce à Dieu pour le don de la vie. C’était un moment de vraie convivialité entre les Solitaires ; l’occasion était propice pour nous de le remercier pour le service combien apprécié qu’il rend aux côtés du Père Daniel pour l’économat de la Solitude et surtout pour son sens d’humour, grand animateur de groupe.
Le jeudi, après le cours de l’après-midi, les Solitaires ont anticipé d’un jour la traditionnelle rencontre hebdomadaire consacrée au « retour sur la semaine » pour l’évaluer et faire des propositions pour ce qui est à améliorer. Dans un premier temps, les accompagnateurs, Mgr Goulet et le Père Daniel, après avoir félicité les Solitaires pour la vie fraternelle grandissante, ont fait un retour sur les moments importants de la semaine qui pour apprécier, qui pour exhorter avant de laisser la parole aux Solitaires.
Le deuxième moment de cette rencontre est consacré aux travaux de recherche faits par les Solitaires pendant le temps de la formation ; c’était un moment d’émerveillement pour tous de découvrir les différents centres d’intérêts où chacun s’est investi au cours de la Solitude. Enfin, pour des questions d’agenda liées à une fin heureuse de la Solitude, les Solitaires devaient s’astreindre à un planning rigoureux défini ensemble.
Il faut attendre le vendredi soir pour vivre la soirée canadienne organisée en l’honneur de Mgr Emilius Goulet, accompagnateur de la Solitude et du Père Shayne Craig, nouveau Supérieur Général de la Compagnie, animateur de la session de la semaine. Dans une première partie de la soirée, ils nous ont fait découvrir le Canada dans son histoire, sa culture, sa politique. Un accent particulier a été mis sur la vie de l’Église, depuis la première annonce de l’Évangile jusqu’à nos jours et sur la contribution de la Compagnie des Prêtres de Saint-Sulpice à la vie et l’histoire de l’Église dans ce pays du nord-américain. La seconde partie de la soirée s’est déroulée autour du dîner festif composé de quelques spécialités canadiennes, béninoises et argentines.
Le lendemain matin, les Solitaires, avec leurs accompagnateurs et le Supérieur Général, le Père Shayne, devaient se rendre de bonne heure à leur dernier pèlerinage, au sanctuaire Notre-Dame de la Salette. Toute la journée du samedi était dédiée à cette démarche spirituelle. Partis avant le lever du soleil, ils y sont arrivés vers 10 heures après plus de trois heures de bus. Pour le « groupe des douze », près de 8 heures de voyage en bus aller-retour, il ne fallait rien perdre des grâces à recevoir ; ils sont donc astreints à un programme bien serré.
Après un petit temps de battement, de découverte et de prière personnelle, nous avons eu, avec d’autres pèlerins, dans la petite chapelle, la messe présidée par le Supérieur Général. Quelques minutes après le déjeuner, nous avons eu la projection du film de l’apparition de la Vierge Marie à la Salette. Cette apparition a eu lieu la veille de la fête de Notre-Dame des sept douleurs, le 19 septembre 1846, à deux enfants bergers originaires de Corps (Isère) : Maximin Giraud, 11 ans et Mélanie Calvat, 14 ans. Elle était apparue assise, toute en larmes ; toute la lumière dont elle était illuminée, venait du crucifix qu’elle portait sur sa poitrine, entouré d’un manteau et de tenailles, de chaînes et de roses. Toute cette description est significative pour le message et suggère un itinéraire spirituel. C’est avec la visite guidée proposée par le recteur du sanctuaire qu’ensemble avec les autres pèlerins, les Solitaires sont entrés dans le poignant message de la Salette. À un peuple dont la vie et le choix rivalisaient ouvertement avec les trois premiers commandements de Dieu, la Vierge Marie, avec une grande douleur dans le cœur, a adressé un message de conversion et de réconciliation avec Dieu ; elle l’invitait à une cohérence chrétienne entre la vie dans le monde et la liturgie célébrée à l’autel. Le pèlerinage à Notre-Dame de la Salette est connu, entre autres, pour l’assurance qu’il donne aux chrétiens de la possibilité d’une vraie conversion mais dans un itinéraire bien patient qui sait prendre pédagogiquement la main du pécheur. La fin de cette dernière étape de notre pèlerinage annonçait notre départ de la Salette à 15h10’ pour Limonest.
Père Blaise AKPOLI