marie presentation temple titien 1LE TITIEN, Présentation de Marie au Temple (1538)

Jean-Jacques OLIER (1607-1658) avait une grande dévotion pour la Vierge Marie. Il avait souhaité que la Compagnie de Saint-Sulpice soit placée sous la protection de la Vierge en faisant de la fête de la Présentation de Marie au Temple, la fête patronale de tous les Sulpiciens. Dans le calendrier liturgique cette fête a lieu le 21 novembre.

Nous retrouvons une trace de cette dévotion mariale dans le monogramme de la Compagnie : les lettres « A » et « M » entrelacées, résumant la formule latine Auspice Maria – sous la protection de Marie –. Voir le logo officiel de la Compagnie ci-dessous :

 

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La fête de la Présentation de Marie au Temple puise sa source en Orient et en Occident autour du VIème siècle. Elle connut ensuite une notoriété importante dès le XIème siècle ce qui la rendit très populaire durant le Moyen Age. En Orient on parle de : « l’entrée de la Très Sainte Mère de Dieu dans le Temple », quand en Occident nous l'appelons “la Présentation de Marie au Temple”. L’origine de cette fête découle du récit d’un Evangile apocryphe rappelant le nom des parents de Marie : Anne et Joachim, et narrant la scène de la présentation de leur fille vierge en vue d’être entièrement consacrée au Seigneur. Une scène qui a d’ailleurs inspiré de nombreux artistes tout au long de l’histoire, que ce soit en Orient ou en Occident.

Il n’est pas difficile de comprendre les raisons pour lesquelles Jean-Jacques Olier a choisi cette fête comme fête patronale pour la Compagnie de Saint Sulpice. Marie représente le parfait modèle sacerdotal. Sa disponibilité à la volonté de Dieu, l’humilité de son “fiat” en réponse à la mystérieuse Annonciation (Luc 1, 26-38) dont elle fait l'objet. Et surtout, la belle prière d’action de grâce ou Magnificat (Luc 1, 46-55). Tous ces éléments inspirent l’idéal du ministère presbytéral où les prêtres sont appelés à se livrer entièrement au service de Dieu. L’assentiment de Marie : « Qu’il me soit fait selon ta parole » (Luc 1, 38), est la plus parfaite réponse sacerdotale qu'un prêtre puisse faire à l’appel de servir Dieu à travers le ministère de la Parole et des Sacrements.

Les derniers papes ont insisté sur la figure de Marie comme modèle du ministère presbytéral. En particulier le bienheureux Jean-Paul II qui invoquait Marie comme la « mère des prêtres » et à la fin de son exhortation apostolique post-synodale sur la formation des prêtres, le Pastores Dabo Vobis en 1992, il disait :


"Chaque aspect de la formation presbytérale peut se référer à la figure de Marie, l’être humain qui a mieux répondu que quiconque à l’appel de Dieu. Marie est devenue à la fois servante et disciple de la Parole au point de la concevoir en son cœur et en sa chair, le Verbe fait chair, pour le livrer au genre humain. Marie a été choisie pour éduquer le seul prêtre éternel, docile et soumis à son autorité maternelle. Par l’exemple et l’intercession de la Sainte Vierge, restons éveillés au souci de la croissance des vocations et de la vie des prêtres dans l’Eglise." (§ 82)

Avec ces paroles, le pape nous donne à nous Sulpiciens, un encouragement dans le ministère qui nous est propre, celui de la formation des prêtres, guidés et conduits par une affection maternelle. Autrefois, les séminaristes formés dans les séminaires confiés à Saint-Sulpice, avec humour, parlaient « du Noël sulpicien”. En 1996, les sulpiciens ont reçu de la part du Saint Siège l'approbation de leur ordo liturgique : le propre de Saint-Sulpice qui honore tout spécialement cette fête.