Avis de décès

 Le 23 mars 2020, M. Claude OLLIVIER, PSS (Paris), est décédé à la Maison Marie-Thérèse où il résidait depuis 2018. Agé de 95 ans et prêtre depuis 70 ans, le P. Ollivier nous a quittés « rassasié de jours » comme le dit l’Ecriture, au terme d’une vie belle et bien remplie dont voici les grandes lignes :

- 15 novembre 1924 : naissance à Lorient et baptême.


- Lycée Henri IV, Sorbonne et Ecole des Hautes Etudes (Paris)


- 1944-1949 : Grand Séminaire Saint-Sulpice (Issy-les-Moulineaux)

- 29 juin 1949 : ordination presbytérale pour le diocèse de Paris, et prise en charge par la Compagnie des Prêtres de Saint-Sulpice en 1950. Il était Licencié et habilité au doctorat de droit canonique.

- 1952-1976 : Séminaire Saint-Sulpice (Issy-les-Moulineaux). Directeur, professeur d’histoire de l’Eglise primitive et de Patristique, responsable de l’année diaconale et responsable du chant ;
- 1976-1998 : Supérieur de la Maison sacerdotale, rue Vaneau à Paris ;
- Producteur de l’émission musicale à Radio Notre-Dame ;
- 1989-1999 : Professeur à l’Ecole Cathédrale de Paris ;
- 1999-2018 : En résidence à la Paroisse Saint-Philippe du Roule à Paris ;
- 2018-2020 : En résidence à la Maison Marie-Thérèse (bd Raspail, Paris).

Le P. Ollivier a été au service des prêtres toute sa vie, en particulier, et d’une manière importante, au service des prêtres de Paris et de sa région. Il a aussi été pendant de très nombreuses années le producteur de l’émission de Musique sacrée sur les ondes de Radio Notre-Dame.

Ses funérailles seront célébrées dans l’intimité la plus stricte imposée par l’épidémie de coronavirus en l’église Saint-Philippe du Roule à Paris, le vendredi 27 mars à 10h. Merci de vous y unir par la prière et l'affection. Une messe sera célébrée en des temps meilleurs.

Cependant, le P. Esposito, curé de Saint-Philippe du Roule célébrera les funérailles du P. Ollivier avec une retransmission en direct sur la chaîne YouTube de la paroisse. Pour cela, veuillez suivre le lien suivant : https://www.youtube.com/channel/UCmzwKZ3AcXASZ118tT3g2hA

 

Claude Ollivier 2 2

 


Liturgie des obsèques du Père Claude Ollivier

 

Mot de présentation du P. Bernard Pitaud

 

Le Père Claude Ollivier a consacré toute sa vie au service des futurs prêtres et des prêtres. C’est ce qui orienté et unifié toute son existence jusqu’au bout, tant qu’il en a été capable.

Il était né à Lorient en novembre 1924 et avait trois frères. Après des études au lycée Henri IV à Paris, puis en Sorbonne et à l’Ecole pratique des Hautes études, il est entré au Séminaire d’Issy les Moulineaux en 1944. Ordonné prêtre 5 ans plus tard en 1949, il a été admis dans la Compagnie des Prêtres de Saint-Sulpice en 1950. Après des études de Droit canonique, il a été nommé directeur spirituel et professeur au Séminaire de Saint-Sulpice en 1952. Il y est resté jusqu’en 1976, enseignant l’histoire de l’Eglise primitive et la patristique, responsable de l’année diaconale et chargé du chant liturgique. Il était un fin musicien, reconnu comme critique musical, participant à des festivals, et responsable plus tard à Radio Notre-Dame de l’émission « Musicales ».

Quand il quitta le Séminaire de Saint-Sulpice en 1976, il ne cessa jamais de s’occuper des prêtres. Chargé de la formation permanente du clergé de Paris, responsable de la maison sacerdotale de la rue Vaneau, il poursuivit un ministère d’accompagnement spirituel, discret mais ô combien prenant, dans lequel il accomplissait pleinement et de manière appréciée sa vocation sulpicienne. Enseignant à l’Ecole cathédrale de Paris, il résida pendant près de 20 ans, à partir de 1999, dans la paroisse St Philippe du Roule où il rendit bien des services. Il y trouva des amitiés fortes et stimulantes pour lui, aussi bien avec les prêtres qu’avec les laïcs. Il y vécut aussi une lourde épreuve de santé qui le laissa fragile, mais qu’il surmonta grâce à sa foi et à sa grande résilience. En mai 2018, la dégradation rapide de sa santé l’a contraint à partir à la maison Marie-Thérèse, boulevard Raspail. Ce fut pour lui un arrachement qu’il accepta comme la volonté du Seigneur. Jusqu’au bout, jusqu’au moment où l’usure des années finit par avoir raison de ses forces, il put y continuer un ministère d’accompagnement spirituel. Il nous laisse l’exemple d’une vie discrète mais passionnée, dont il a passé la plus grande partie à écouter les autres, et particulièrement les prêtres. Que le Seigneur l’accueille dans sa paix.

 

Bernard Pitaud, PSS


 

Homélie du P. Jean-Marc Micas pour les funérailles du P. Claude Ollivier


27 mars 2020 – Saint-Philippe du Roule (Paris)

 

« Restez en tenue de service, et gardez vos lampes allumées. (…) Heureux les serviteurs que le maître, à son arrivée, trouvera en train de veiller. (…) S’il revient vers minuit ou plus tard encore et qu’il les trouve ainsi, heureux sont-ils ! » (cf. Lc 12, 35.37-38)

Chers amis du P. Ollivier, membres de sa famille, confrères prêtres de Paris, de Saint-Sulpice et de bien d’autres diocèses ou instituts, paroissiens de Saint-Philippe du Roule, chers frères et sœurs,

Nous sommes réunis dans la foi au Christ vivant. Nous sommes réunis pour ce temps de célébration dans l’action de grâces et la prière pour notre frère, notre ami parvenu au terme de ce qui fut pour lui une belle et longue route. Les questions et les épreuves n’ont pas manquées, comme pour toute vie. Imaginez donc : il a été ordonné prêtre il y a presque 71 ans. Quand il entre au séminaire, la guerre n’est pas finie : les alliés viennent à peine de libérer Paris. Ses premières années comme formateur au séminaire Saint-Sulpice sont marquées par le bouillonnement qui précède le Concile Vatican II. Il a vécu là la fièvre de mai 68… Beaucoup d’eau de la Seine a coulé sous les ponts de Paris entre son entrée au séminaire et sa retraite forcée il y a presque deux années…

« Restez en tenue de service, et gardez vos lampes allumées. (…) Heureux les serviteurs que le maître, à son arrivée, trouvera en train de veiller. (…) S’il revient vers minuit ou plus tard encore et qu’il les trouve ainsi, heureux sont-ils ! »

Au terme de l’histoire, un jour, le Christ paraitra dans sa gloire. Ce sera alors la fin de l’histoire, « la fin des temps » comme l’on dit. Les chrétiens sont convoqués à traverser l’histoire en tenue de service, comme des veilleurs qui attendent, le cœur battant, de voir la gloire du Christ se manifester, un jour qui sera le dernier jour. Des veilleurs qui attendent en tenue de service, c’est-à-dire debout, sur le pont aussi longtemps qu’il est possible de l’être, assumant la mission que l’Église leur confie, au nom de Dieu. Veiller en servant, le cœur et l’esprit aux aguets, à la manière du Christ lui-même. Veiller en servant leurs frères et sœurs en humanité. Veiller, tablier noué à la ceinture, comme le Christ le soir du Jeudi Saint. Veiller tournés vers le Père du Ciel, et vers les frères, tous ces « prochains » qui traversent la vie d’un homme.

Claude Ollivier était un de ces chrétiens, appelés à témoigner du Christ avec ses frères et sœurs dans la foi. Il était devenu prêtre et formateur de prêtres, serviteur de ses frères prêtres : c’était là le poste de vigie que le Seigneur lui a attribué : il a tenu son poste aussi longtemps que ses forces le lui ont permis. Il a tenu son poste même au-delà, dans la prière et l’intérêt qu’il n’a jamais cessé de porter à ce qui se passait dans l’Eglise, dans les lieux, les familles, les personnes qui étaient chers à son cœur. Souriant, le regard malicieux, l’esprit vif, intelligent et sensible, attentif à chacun de ses interlocuteurs. Sa compétence, son amour et sa vive sensibilité musicale ont sans aucun doute façonné l’âme d’un grand « écoutant », sachant repérer nuances et autres altérations, presque inaudibles, et pourtant essentielles pour bien entendre l’autre qui se confie avec pudeur…

« Restez en tenue de service, et gardez vos lampes allumées. (…) Heureux les serviteurs que le maître, à son arrivée, trouvera en train de veiller. (…) S’il revient vers minuit ou plus tard encore et qu’il les trouve ainsi, heureux sont-ils ! »

Aujourd’hui, dans les circonstances exceptionnelles et angoissantes que nous traversons, nous prions pur le P. Ollivier. Nous prions Dieu de lui accorder le bonheur promis. Nous prions Dieu de nous aider à tenir nous-mêmes notre poste, en veilleurs et éveilleurs… Beaucoup de grands frères et sœurs aînés nous montrent que c’est possible, quand on s’abandonne à l’Esprit-Saint, quand on fait confiance, quand on aime, envers et contre tout. Le très grand nombre de témoignages reçus déjà à l’annonce du décès du P. Ollivier manifeste qu’il était sans doute un de ces grands frères là pour beaucoup… Nous le confions à la tendresse de Dieu, sûrs que les paroles du prophète Isaïe entendues en 1ère lecture se réalisent déjà : en Jésus ressuscité, le Seigneur a détruit la mort pour toujours ; nous espérons en lui et il nous sauve : « exultons ! réjouissons-nous » !

Amen !

 

P. Jean-Marc Micas, Supérieur provincial de la Compagnie des Prêtres de Saint-Sulpice