3- Olier à la Foire Saint-Germain
Février, mars : la Foire bat son plein. C’est la grande affaire du quartier !
Depuis 1482, la Foire de l’Abbaye – toute proche de Saint-Sulpice, sur un territoire bien plus étendu que l’actuel Marché : un quadrillage de 24 splendides halles couvertes, des centaines de marchands – s’ouvrait le 3 février, pour la Saint-Vincent. De trois semaines au départ, elle avait peu à peu grignoté le Carême – qui y devenait carnaval jusqu’aux Rameaux…
Elle abritait des commerces de luxe : orfèvres, ébénistes, étoffes ; mais on vendait de tout. Et se pressaient danseurs de corde, marionnettistes, montreurs d’animaux, tréteaux d’acteurs forains. La célèbre Foire est alors un rendez-vous prisé, où les classes sociales se mêlent, des princes aux mendiants. Y compris escrocs et prostituées. Lieu de commerce et de fête, la Foire Saint-Germain est aussi un lieu de débauche, avec jeux de hasard, rixes, duels. Olier en héritera comme curé. Mais en 1629 – il avait 20 ans – qu’allait donc faire à la Foire le jeune Abbé Olier ?
Lucile Villey