4- Olier à la Foire Saint-Germain (suite)


La Foire, 1629. À la porte d’un cabaret, Olier et quatre amis, étudiants en théologie. Venaient-ils se changer les idées ? Des clercs richement vêtus, justaucorps de satin violet, bas violets… Passe Marie Rousseau.

Au carrefour de Buci, elle tient un cabaret avec son mari, marchand de vins. Marie était connue pour sa vie spirituelle intense, on venait lui demander conseil. Elle priait sans cesse pour la conversion de ce Faubourg de fâcheuse réputation. « Hélas, Messieurs – dit-elle – que vous me donnez de peine ! Il y a longtemps que je prie pour votre conversion. J’espère que Dieu m’exaucera. » Ont-ils haussé les épaules ? Ri ? On ne sait. Mais cette parole a dû frapper Olier.

Plus tard, avec le recul, il reconnaîtra dans cette brève rencontre “sa première conversion” : ouverture vers le véritable changement de vie, l’année suivante, en Italie. À la Foire, sans le savoir, il venait rencontrer Dieu. La cabaretière mystique du Faubourg, comme on l’appelle, retrouvera Olier douze ans plus tard. Elle interviendra dans sa venue comme curé, et sera un appui de sa vie spirituelle.

 

Lucile Villey

 

logo annee olier 1