6- Olier et le service des pauvres (suite)

1649. L’hiver, particulièrement rigoureux, est dramatique. Les Parlementaires ont refusé la multiplication des taxes et impôts sur une population exténuée par les guerres et les épidémies ; les barricades ont surgi.

La Cour s’est éloignée. Le Prince de Condé a mis le blocus sur Paris. La guerre civile est là avec son cortège de misère. Olier décrète aussitôt une visite générale : déjà 1.500 familles dans l’extrême nécessité, et leur nombre ne fait que croître. Où trouver les ressources ? Bien sûr il donne, comme ses confrères. Une poche percée. Quand il n’a plus rien il donne ce qu’il a en mains, un livre, un mouchoir : de quoi acheter du pain… Il vend ses biens.

Ses paroissiens ? Chacun donne selon ses moyens, mais les riches ont fui au loin. Une nuit, Olier secrètement arrive à franchir les lignes, à pied dans la neige… Au château de Saint-Germain, il verra la Princesse de Condé (dont le fils tient le blocus !) et d’autres : il obtient des subsides. Voici Olier comme sainte Geneviève : avec du pain, de la soupe, du charbon… Il prie, porte devant Dieu son peuple qui souffre. On lui reproche sa prodigalité imprudente ? « La bourse de Jésus-Christ est inépuisable, il n’y a qu’à commencer, il nous assistera ».

Lucile Villey

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