11- Querelle de clochers

Le 25 avril, fête de saint Marc, Saint-Sulpice allait en procession à Vaugirard (c’est à cette occasion qu’en 1642, M. de Fiesque avait pressenti Olier pour lui succéder). Or, cette année 1651, le jansénisme montait en puissance.

Ces Messieurs voulaient – comme Olier ? – réformer l’Église. Ils disaient revenir à la pureté de l’Église primitive, leur vie austère attirait. Le curé de Saint-Merry, janséniste, concurrençait désormais Olier. Dans des salons du Faubourg Saint-Germain, on frissonnait en dissertant sur la grâce… Mais Olier s’y oppose fermement. « Parce qu’on prêche que Jésus-Christ est mort pour tous, ils sont scandalisés. » La communion ? Pour eux, rare, elle est comme un sceau de perfection ; selon Olier, plutôt un remède « pour nous laisser posséder par Jésus » … M. Coppin, curé de Vaugirard, suivait les jansénistes, Olier était devenu l’ennemi. La procession arrive donc à Vaugirard : Olier, les marguilliers, une foule de paroissiens, mais pas de curé, personne pour les accueillir solennellement selon l’usage. Les cloches, au lieu de carillonner, restent muettes : pour ne pas accueillir Olier, on avait remonté les cordes dans le clocher… Les marguilliers de Saint-Sulpice, offensés, délibèrent : désormais on n’ira plus à Vaugirard. Ceux de Vaugirard, se souvenant peut-être des services que Saint-Sulpice rendait régulièrement à leur paroisse, font porter des excuses. Et le 14 avril 1652, on décide de reprendre l’ancien usage…

Lucile Villey

 

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