Du 29 août au 04 septembre 2022, Limonest


La chronique de la semaine du lundi 29 août au dimanche 04 septembre 2022, la première de la Solitude sera présentée en trois parties. Elle présentera d’abord l’ordinaire de la vie des solitaires qui voit se dérouler les entretiens du Père Bernard PITAUD sur l’École Française de Spiritualité. Elle reprendra ensuite, dans une deuxième partie, les grandes articulations observées par le conférencier pour s’achever par le retour sur quelques moments forts de cette première semaine de la solitude.


Ordinaire de la vie des solitaires dans la semaine.


Le rythme de la vie des douze solitaires reste standard toute cette semaine. Les journées commencent toujours avec les offices et la messe pris en charge par l’une des trois fraternités, saint Paul, saint Pierre et saint André constituées pour la circonstance et affectées de façon rotative aux différents services communautaires (liturgie, vie sociale et cuisine/vaisselle).

 solitude 2022 1

 

Après le petit-déjeuner, le groupe des douze entre en salle pour les entretiens suivis immédiatement d’un temps de travail personnel. Un petit moment de pause les introduit à l’oraison du lundi au vendredi à l’exception du mercredi où ce creuset est consacré à la Lectio Divina. L’office du milieu du jour, marqué au quotidien, introduit au déjeuner avec un petit temps de sieste avant l’entretien de l’après-midi.

 

solitude 2022 2

Mais il convient de noter que l’après-midi du mercredi, du samedi et du dimanche sont aménagés pour d’autres programmes. Le chapelet, l’adoration, l’office des vêpres sont autant d’activités spirituelles qui meublent les soirées de la semaine avant le dîner suivi des temps de récréation et du travail personnel différemment organisés pour les solitaires selon les jours. Nous y reviendrons dans la troisième partie. Mais ce qui reste assez constant, c’est la série des entretiens conduits par le Père Bernard PITAUD, ancien provincial de la Province de France et spécialiste de l’École Française de Spiritualité.

 

Les grandes articulations de l’École Française de Spiritualité


solitude 2022 3Le Père PITAUD a structuré ses entretiens suivant plusieurs axes de réflexion méthodiquement et chronologiquement répartis sur toute la semaine. D’une présentation générale de l’École Française de Spiritualité avec le contexte politique et socio-religieux de sa genèse au XVIIe siècle, le conférencier a nourri les solitaires des courants de pensées de l’époque d’émergence de l’École Française de Spiritualité aux fins de préparer une meilleure étude des auteurs et figures de sainteté qui l’ont marquée et animée, dont le Cardinal Pierre de Bérulle (1575 – 1629) qui fait figure de théologien de renom auquel remonte, même s’il ne l’a jamais utilisée, l’expression « École Française de Spiritualité » apparue pour la première fois en 1873. Bérulle restera l’inspirateur d’autres auteurs de la même École. Le Père Bernard PITAUD a réservé une étude particulièrement approfondie à l’itinéraire spirituel du Cardinal Pierre de BÉRULLE avec une forte accentuation sur sa théologie du mystère de l’incarnation, de la Vierge Marie et de l’Eucharistie. La particularité de la théologie bérullienne, selon le conférencier, réside en ce qu’elle est immédiatement spirituelle et apostolique, c’est-à-dire une spiritualité orientée à la fois vers la contemplation et l’apostolat permettant de vivre les mystères du Christ à partir de son incarnation. Les solitaires, d’une oreille assez exercée, ont eu le temps de se rendre compte que se trouve dans la figure de Bérulle un modèle de formateur de prêtres et une interpellation personnelle à laisser s’accorder en eux, en tant que formateurs, enseignements et vie spirituelle, autrement dit leur enseignement doit informer leur spiritualité.


Mais à côté de ces entretiens de facture théologique, le groupe des douze a vécu d’autres moments forts de détentes au cours de la semaine : temps de repos et d’aménagements personnels et des moments de convivialités.

 solitude 2022 4

 

Les moments forts de convivialité de la semaine


Il est important de noter que les solitaires ont énormément apprécié les moments de repos et d’aménagement personnel prévus dans le programme par les organisateurs. L’après-midi du mercredi est aménagé pour les travaux et les courses personnels des solitaires et le dimanche après la messe, pour des sorties et des visites laissées à la convenance de chacun des solitaires.


solitude 2022 5D’autres moments conviviaux ont marqué la fin de cette première semaine de la solitude : l’évaluation de la première semaine de la Solitude par le groupe des douze, la soirée argentine animée par le Père Julio César SAN ROMAN, solitaire argentin, le soir du vendredi 02 septembre et la visite guidée dans la ville de Lyon, la journée du samedi 03, sous la direction du Père Pierre de Martin de VIVIES, sulpicien, professeur à l’Institut Catholique de Lyon et formateur au séminaire Saint-Irénée de Lyon. Avec un dévouement incomparable, le Père Pierre a plongé les solitaires dans le Vieux Lyon et ses patrimoines culturels et religieux.


Après l’entretien de l’après-midi du vendredi, eut lieu l’un des moments les plus importants de la première semaine de la solitude : le Retour sur la semaine. Les solitaires, en présence des Pères Bernard PITAUD, le conférencier de la semaine, et Daniel AIZANNON, responsable adjoint de la Solitude, étaient invités à l’évaluer de deux points de vue : la vie communautaire et le partage de l’essentiel des riches enseignements sur l’École Française de Spiritualité, qui a pu toucher chacun des solitaires.


Dans l’ensemble, les solitaires ont exprimé leur grande joie de passer leur Solitude à la maison du Prado ; d’aucuns voient dans le choix de ce lieu un acte providentiel, pour la modestie et le calme du lieu. Ils se sont unanimement réjouis de l’ambiance fraternelle et conviviale qui s’est créée dès les premières heures de leur arrivée de divers horizons à la maison du Prado. Ils restent profondément marqués par le bon accueil du Père Joseph NIKIEMA, prêtre du Prado et responsable de la maison, qui ne ménage aucun effort pour leur rendre le séjour de plus en plus agréable. Les solitaires ont vivement salué la présence féco nde du Père Daniel AÏZANNON, responsable adjoint de la Solitude, une présence discrète mais efficace, très appréciée pour sa capacité de communication et son attention paternelle remarquable. Tous les solitaires ont chanté les louanges du Père Daniel qu’on pourrait exprimer en ces termes : « Le Père Daniel a l’art de la gestion de groupe ». Quelques doléances ont été aussi exprimées à l’adresse du Père Joseph, responsable de la maison pour donner plus d’éclat au séjour des solitaires à Prado.


Le deuxième moment assez fort était la « soirée argentine ». En effet, il est inscrit dans le programme de la Solitude une soirée hebdomadaire consacrée à la présentation-découvertesolitude 2022 6 des pays d’origine de chaque solitaire. Une présentation qui tiendrait compte des spécialités gastronomiques, de la situation socio-politique, culturelle et religieuse du pays. Ce fut le tour de l’Argentine le vendredi dernier où la météorologie très peu clémente a permis à tous les solitaires de découvrir le génie inventeur et l’endurante persévérance du confrère argentin, le Père Julio qui était résolument décidé à faire réussir la soirée dont il était devenu, à sa propre surprise, la vedette. Il a bravé les intempéries et la précarité du matériel de cuisine, à l’admiration de tous, pour offrir de plats délicieux argentins. Le temps nous imposant son dictat, la seconde partie de la soirée consacrée à la vie socio-politique, culturelle et religieuse a été reportée au lendemain dans la soirée du samedi après la visite guidée dans la ville de Lyon, le dernier grand moment de la semaine.


solitude 2022 7La visite s’est essentiellement concentrée sur la découverte du « Vieux Lyon » en matinée et de quelques lieux touristiques en soirée, ce qui malheureusement n’a pas pu tenir à cause des conditions météorologiques très peu favorables dans l’après-midi. Sous la direction du Père Pierre de Martin de VIVIES, guide avisé qui nous fit découvrir tour à tour le séminaire Saint-Irénée de Lyon où nous avons été accueillis, l’emblématique vieux cimetière de Lyon fondé en 1807 par l’empereur Charlemagne où reposent d’éminentes personnalités historiques de la politique, de la médecine, de l’imprimerie et des figures d’architectes qui ont construit la Basilique Notre-Dame de Fourvière d’où étaient partis autrefois beaucoup de missionnaires pour les pays de missions. Nous avons eu la grâce de visiter avec grand émerveillement la magnifique architecture de la Basilique dans ses différentes strates de construction jusqu’aux différentes coupoles au sommet sous la direction d’un chanoine dévoué à notre service ; cette splendide architecture de la Basilique Notre-Dame de Fourvière est, comme l’ont chanté plusieurs générations, « un hymne à la Vierge Marie, à la mosaïque et aux anges ». Le parcours s’achèvera à l’historique Brasserie Georges, un restaurant connu pour la figure de Georges HOFFHERR, fondateur de cette Brasserie et qui repose au vieux cimetière. Les solitaires y ont savouré une spécialité lyonnaise pour reprendre de nouvelles forces avant le retour sous les intempéries.


Quelque chose manquerait à cette chronique de la première semaine s’il n’y figure pas la mention de la joie du groupe des douze d’avoir eu en visio, l’après-midi du jeudi 1er septembre, le Père Argiro RESTREPO, premier responsable de la Solitude, jusque-là empêché pour non obtention du visa français. Ses mots d’encouragement et sa proximité à tous les solitaires montraient tout le désir de l’homme de les rejoindre sous peu ; ce qui ne tardera effectivement pas à s’annoncer car le Père Argiro, qui a finalement obtenu son visa le samedi, rejoindra la Solitude le 08 septembre 2022, une joyeuse nouvelle pour les solitaires.



AKPOLI Blaise