Pourquoi restaurer les façades et les vitraux de la Grande Chapelle du séminaire Saint-Sulpice ? Tout simplement parce que la chapelle est un patrimoine magnifique qu’il faut sauver et protéger. Elle possède des éléments architecturaux uniques : par exemple, les modénatures de ses voûtes (autrement dit les stucs), sculptées en bas et hauts reliefs, et peintes en polychromie, sont inégalables en Ile-de-France. En la restaurant, la Compagnie des Prêtres de Saint-Sulpice permet au public de découvrir ou de jouir d’un lieu serein et paisible.


Le plan de cette Grande Chapelle, construite à la fin du 19e siècle sur les lieux de la chapelle dite de MOLLEVAUT (supérieur de la Solitude en 1830), a été confié à l’architecte Edouard BERARD, qui a imaginé une chapelle palatine à deux étages, rappelant celle du château de Versailles, tout en gardant le style représentatif de l’époque que l’on retrouve à Notre Dame de Fourvière ou à Montmartre.

Sept corps d’état unissent leurs efforts pour restaurer l’extérieur de la Grande Chapelle et l’ensemble des vitraux.

Les tailleurs de pierre décrassent l’ensemble des parements en pierre de taille, remplacent les pierres fracturées, érodées ou désagrégées, reprennent les joints qui laissaient l’eau de pluie s’infiltrer à l’intérieur de l’édifice et détériorer les peintures des chapelles basses.

Les couvreurs ont repris les fonds de chêneaux en plomb, érodés et fissurés par les intempéries, les recouvrements des balustrades, des corniches et des rampants, et les terrassons des chapelles absidiales.

Pendant ce temps, les menuisiers ont traité les portes et les fenêtres en bois, et les peintres ont poncé et peint toutes les menuiseries et les grilles de défense que les serruriers avaient brossées et restaurées.

Les maîtres-verriers ont déposé les vitraux, les ont transportés en atelier où ils les décrassent, les vérifient et les traitent ; ils ont créé des verrières de protection de sécurité, le fruit d’une nouvelle technologie qui protègent les vitraux anciens contre les jets de pierres, les volatiles et les intempéries, sans perte de luminosité.

 

Enfin les bronziers ont déposé le groupe sculpté et l’ont transporté en atelier pour décrasser les surfaces extérieures et intérieures, reprendre les fissures, renforcer l’ossature métallique et patiner l’ensemble pour le protéger de l’acidité des fientes de volatiles et des intempéries.

Ces travaux durent depuis deux ans, sous la direction de M. Hervé BAPTISTE, architecte en chef des Monuments historiques, et sous la houlette de Daniel MÉNARD, maître d’œuvre, qui a élaboré le projet de restauration et en a assuré le suivi. Le résultat est tel que la Compagnie, encouragée et soutenue par des collectivités, dont la ville d’Issy-les-Moulineaux -partenaire historique et inconditionnel de la Compagnie- et des particuliers, envisage de restaurer l’intérieur de la Grande Chapelle où l’on peut admirer l’élévation des colonnes, la luminosité des verrières, l’iconographie mariale, le décor somptueux du chœur, l’orgue, la toile représentant l’Assomption, mais aussi et avant tout y vivre un moment de paix.

 

Restoring the frontage and the stained-glass windows of the Grand Chapel

Why restore the frontage and the stained-glass windows of the Grand Chapel at the Saint-Sulpice seminary? Well, simply because this chapel is a wonderful heritage to be saved and protected. It owns unique architectural elements: for instance, the mouldings of its arches (in other words, its stucco), sculpted in low and high reliefs and painted in polychromy, are quite unequalled in the Paris region. Through its restoration, the Society of the Priests of Saint-Sulpice enable the public to discover and to enjoy a serene and peaceful place.

This Grand Chapel was built at the end of the 19th century on the premises of the so-called Mollevaut chapel (Mollevaut was the rector of the Solitude in 1830). Its plan was handed to architect Edouard Bérard who imagined a two-levelled palatine chapel, reminding that of the Versailles palace, and used style elements that can remind the visitor of Our Lady of Fourvière (Lyon) or of the Montmartre basilica (Paris).

Seven trades and professions joined their efforts to restore the outside walls of the Grand Chapel and its stained-glass windows.

The stonecutters cleaned the cut stone facings, replaced the broken, eroded or disintegrated stones, and repaired the sealings which let the rainwater trickle inside the building and deteriorate the paintings in the lower chapels.

The roofers repaired the lead gutters which had been eroded and cracked by bad weather, the coverings of the balustrades, cornices and rampants, and the roof ridges of the apsidal chapels.

During that time, the carpenters were treating the wooden doors and windows, and the painters were sanding and painting all the wooden parts and the wire screens the locksmiths had brushed and restored.

The glassmakers took down the glass-stained windows, and moved them to their workshop where they cleaned them, checked them and treated them; they made additional safety windows, a brand new technology, to protect the old stained-glass windows against stones being thrown, birds and bad weather without any loss of light.

Last of all, the bronze craftsmen took down the sculpted group and moved it to their workshop where they took the dirt off outside and inside, filled the cracks, strengthened the metal structure, and polished the whole sculpture to protect it against acid bird droppings and bad weather.

This project lasted two years, under the direction of Hervé Baptiste, architect in chief of the French ‘Monuments historiques’, and the leadership of Daniel Ménard, the master-builder who designed this restoration project and implemented it. The result is such that the Society of Saint-Sulpice, encouraged and supported by the local authorities, among which a traditional and dedicated partner of the Society, i.e. the city of Issy-les-Moulineaux, and by private individuals, is considering restoring the inside of the Grand Chapel. Indeed, not only can you admire the height of the columns, the brightness of the windows, the Marian iconography, the chancel’s gorgeous setting, the organ, the painting representing the Assumption of the Virgin Mary; you can also and foremost live a moment of blessed peace in this chapel.