12- Construire le Séminaire

Avec la paroisse, le Séminaire – bientôt sur la place devant l’église. Quelle aventure ce fut, quels obstacles ! Mais c’était l’œuvre de Dieu. Il y fallait des séminaristes, des formateurs, une maison, une paroisse à côté ; et pour la stabilité une institution reconnue. Août 1642. Olier venait d’arriver de Vaugirard avec quelques compagnons et élèves.

On les logea comme on pouvait au presbytère, cela ne pouvait durer. Mais d’abord, qui entrerait au Séminaire ? Quelle en serait la porte ? Du temps d’Olier, il n’y eut pas de laïcs songeant au sacerdoce ; mais de jeunes clercs déjà tonsurés ; ou des prêtres ordonnés quasi sans formation. 27 août. Olier prêche le jour de la Translation des reliques de saint Sulpice. Les Grands du Faubourg sont venus voir le nouveau curé. Celui-ci a choisi l’évangile du Bon Pasteur, et dépeint Sulpice comme le modèle des pasteurs. Il en profite pour interpeller ses auditeurs : Que cherchent ces parents qui destinent leur fils au sacerdoce ? Une brillante carrière, des honneurs, de l’argent ? Bien souvent. Ou encore à caser ceux qui sont trop peu doués, juste bons à faire un prêtre ? Non. D’ailleurs, on ne s’arroge pas cet état. Il faudra chercher des signes de vocation, un désir d’union à Dieu et de conformité avec le Christ – en sorte de pouvoir y entraîner les autres. Comme les brebis de la parabole (Jn 10) ils entreront (au Séminaire ?) par la Porte qui est le Christ. Intérieurement appelés par Dieu qui connaît et appelle chacun par son nom. Entrer par la porte de la vocation : formule qui tranchait avec les usages du temps et marquera Saint-Sulpice. (À suivre)

Lucile Villey

 

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