M. Jean-Baptiste BLONDEAU, PSS, est décédé à l’âge de 83 ans le 1er avril 2019 à Perpignan. Voici quelques éléments de sa vie et de son ministère :

 

Né le 12 août 1935 à Paris (14e), le Père Blondeau (titulaire des Palmes académiques) était originaire de Catalogne. Après son baccalauréat, il est entré au séminaire du diocèse de Perpignan, dans cette même ville d’abord, puis à Nîmes (1953-1962).

Ce parcours a été interrompu par le service militaire pendant 30 mois, effectué dans l’armée de l’air.

Ordonné prêtre le 30 juin 1962 pour le diocèse de Perpignan, le P. Blondeau a été pris en charge par la Compagnie des Prêtres de Saint-Sulpice en 1962 (Solitude : 1962-1963). Il a été ensuite envoyé poursuivre ses études en vue de l’enseignement en séminaire :


- 1963-1966 :
o Faculté de théologie de Lyon et obtention d’une Licence canonique en théologie
o Institut Catholique de Paris (Philosophie)

Ministères exercés :
- 1967-1969 : Grand Séminaire de Soissons (Philosophie)
- 1969-1971 :
o Séminaire Saint-Joseph de Francheville - Lyon (Philosophie)
(+ Séminaire régional de Marseille : religion, catéchuménat, œcuménisme)
- 1971-1984 : Perpignan
o Directeur de l’enseignement religieux et Responsable du catéchuménat (oct. 1970)
o Délégué diocésain à l’œcuménisme
o Aumônier départemental et régional adjoint des Scouts de France
- 1978-1980 : diplôme d’Etudes Supérieures de langue et culture espagnoles de l’Université de Salamanque
- 1978-1992 : Cadre éducatif et aumônier du lycée Notre-Dame de Bon-Secours
- 1984-1988 : Curé de Saleilles (Perpignan)
- 1988-1992 : Curé de Canohés, Pollestres et Nyls (Perpignan)
- 1992-2002 : Curé de Prades ; secrétaire général du conseil presbytéral et membre du Conseil épiscopal (Perpignan)
- 2002-2010 : Curé-Archiprêtre de la Cathédrale St Jean-Baptiste de Perpignan
- 2002-2016 : Responsable diocésain de l’œcuménisme et formation permanente des prêtres et des diacres

 

- Jusqu’en 2019 : Délégué épiscopal pour le dialogue interreligieux, aumônier de l’Ecole - Collège Maintenon et membre de l’équipe du Centre Théologique Ramón Llull.

Il est décédé des suites d’un cancer qui lui a permis de vivre et de travailler normalement jusqu’à ces toutes dernières semaines.

Ses funérailles seront célébrées le 6 avril 2019 à 10h00 en la Cathédrale Saint-Jean-Baptiste de Perpignan.

 

P. Jean-Marc Micas, PSS,
Provincial de France

(Voir aussi le site du diocèse de Perpignan-Elne : https://perpignan.catholique.fr/actualites-evenements/11-actualites/349-l-au-revoir-au-pere-jean-baptiste-blondeau )

 


Homélie pour la sépulture de M. Jean-Baptiste BLONDEAU, PSS 


Cathédrale Saint-Jean-Baptiste – Perpignan le 6 avril 2019

1Jn 3, 14.16-20


Ps26


Jn 14, 1-6

 

Le P. Jean-Baptiste Blondeau est né le 12 août 1935 : il avait donc 83 ans. Ordonné prêtre le 30 juin 1962 pour le diocèse de Perpignan, il y a donc 56 ans, il est aussitôt entré dans la Compagnie des Prêtres de Saint-Sulpice, société de prêtres diocésains consacrée au service des prêtres et à leur formation depuis le 17e siècle. Après des études plus poussées de théologie à Lyon et de philosophie à Paris, le P. Blondeau a commencé son ministère comme formateur de prêtres, au grand séminaire de Soissons d’abord, puis, à sa fermeture, au grand séminaire de Lyon. On est dans les années qui ont connu le Concile puis 1968. Ces années là ont vu la société, l’Eglise, le monde changer très vite. Le monde des séminaires n’a pas échappé à ce chamboulement, et, à la fermeture du séminaire de philosophie de Lyon, le P. Blondeau a été appelé à poursuivre sa mission à Perpignan. La santé de son père d’abord, puis de sa mère, son attachement à sa terre catalane, les responsabilités confiées au fil des ans ont fait qu’il n’a plus quitté le diocèse.


Séminaires de Soissons et de Lyon, Saint-Sulpice, Catéchèse et catéchuménat diocésain de Perpignan, Notre Dame de Bon Secours longtemps, et Maintenon, si cher à son cœur ces dernières années, Saleilles, Canohès-Pollestres et Nyls, Prades, Paroisse cathédrale Saint-Jean-Baptiste, Conseil presbytéral du diocèse, conseil épiscopal, délégation épiscopale pour le dialogue interreligieux, responsabilité diocésaine pour l’œcuménisme, formation permanente des prêtres, centre théologique Ramon Llull, et d’autres choses, sont autant de noms de lieux, de paroisses, d’écoles, de services diocésains, d’organes de gouvernement de l’Eglise, autant de lieux où le P. Jean-Baptiste a été chrétien, homme et prêtre. Derrière tous ces lieux et ces services, il y a une foule de visages, de personnes de multiples convictions, cultures, conditions, langues, appartenances politiques, religieuses, philosophiques que le P. Blondeau a rencontrées, respectées, aimées et servies, comme prêtre, comme chrétien, comme homme.


« Mes bien-aimés, parce que nous aimons nos frères nous savons que nous sommes passés de la mort à la vie. Celui qui n’aime pas reste dans la mort. (…) Jésus a donné sa vie pour nous. Nous aussi, nous devons donner notre vie pour nos frères. (…) non pas avec des paroles et des discours, mais par des actes et en vérité ». La lecture de Saint-Jean entendu tout à l’heure révèle le secret de la vie intérieure de tout croyant, révèle le secret de ce qui était le moteur de la vie du P. Blondeau, de sa foi, de son engagement sacerdotal, jusqu’au bout.


Nous nous retrouvons aujourd’hui très nombreux autour d’un homme. Au-delà de cet homme, l’événement de sa mort nous provoque tous, quelles que soient nos propres croyances et convictions, à regarder nos vies, à regarder la vie, et ce qui fait sens dans nos vies, ce qui donne sens à la vie. La foi des chrétiens est centrée sur la Personne de Jésus-Christ. Il est le Chemin qui conduit à la Vie, lui qui nous révèle que le cœur de Dieu est vaste, immensément vaste, si je peux me permettre cette expression. « Dans la maison de mon Père, il y a de nombreuses demeures ; sinon, vous aurais-je dit : ‘je pars vous préparer une place’ ? Quand je serai parti vous préparer une place, je reviendrai et je vous emmènerai auprès de moi, afin que là où je sui, vous soyez vous aussi. » Parce que les disciples de Jésus accueillent cette parole, ils peuvent aimer les autres largement, sans discrimination d’aucune sorte, parce qu’ils savent que le cœur de Dieu est grand, parce qu’ils veulent manifester ce cœur dans leur propre vie. Parce que cette foi profonde habitait le cœur du P. Blondeau, il a été l’homme, le chrétien et le prêtre que nous avons connu et aimé.


Regarder le monde, son histoire, ce qui se passe, les personnes, avec un regard de foi, c’est regarder avec un regard qui voit au-delà des apparences, un regard qui transperce la nuit. En 2004, dans la carte de vœux envoyée cette année là, le P. Blondeau commençait par lister toutes les bonnes raisons qu’il y avait alors d’être inquiet, d’avoir peur, d’être pessimiste et sans doute découragé : il évoquait des désastres naturels, les désastres provoqués par la folie humaine : pays en guerre, précarité sociale, corruption, familles brisées, enfants blessés de tant de façons… Mais il n’en restait pas là. Je le cite : « Et pourtant, Bonne Année ! Osons le dire malgré tout, (…) une lumière s’est mise à briller dans les ténèbres. (…) Accrochons-nous aux fragiles rayons de cette étoile. Cherchons en nous, autour de nous, et partout dans le monde, les traces lumineuses de son passage. Et surtout, faisons-les advenir avec courage et confiance dans nos existences. (…) Noël nous a dit que l’impossible était possible, mais qu’il doit s’incarner. » C’est ainsi que les croyants regardent le monde et son histoire : avec les yeux de Dieu.


Le P. Blondeau a confié un jour, dans un journal, qu’outre sa passion pour la langue et la culture espagnoles, il aimait les hiboux et les chouettes, « parce que Dieu a fait leurs yeux si énormes pour voir dans la nuit… » Ce sont « les yeux de Dieu lui-même ».


Cher Jean-Baptiste, au moment de te dire au-revoir, nous voulons rendre grâce à Dieu pour ton regard, pour ton cœur, pour ta foi. Merci de prier Dieu pour nous, pour qu’Il donne à chacun des yeux qui transpercent la nuit, des yeux qui voient la beauté de Dieu. Qu’il t’accueille dans sa paix !


Adeú siau Mossén Joan-Baptista !

 

M. Jean-Marc Micas, PSS