Qu'il me soit permis de reproduire ici l'édito de la feuille hebdomadaire de la Paroisse Saint-Sulpice (Paris) du dimanche 29 avril 2018. Il est signé du P. Jean-Loup Lacroix, PSS, Curé.

M. Jean-Marc Micas, PSS
Provincial de France

 



 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Bioéthique

Tant de choses sont sans importance.
Elles peuvent remplir nos journées, nous
soucier ou nous amuser. Pour pas grandchose.

Et puis il y a la vie et la mort. Un enfant
qu’on désire, qu’on attend et qu’on voit
naître. Ou pas. Une personne dont les jours
sont comptés et qui le sait. Ou qui ne le sait
pas. Ou qui ne veut pas vous dire qu’elle
s’en doute. Une autre que l’on croyait perdue, et qui en réchappe.
On ne peut pas toujours être sérieux, mais un jour, il faut bien
l’être. On se dit : Si cela, ce n’est pas important, qu’est-ce qui le
sera ?
Notre société s’interroge sur la naissance et sur la mort. On a
forgé un mot nouveau : « bioéthique ». Devant des questions en
partie nouvelles, on cherche des réponses.
Les désaccords sont profonds. Le sujet fait partie de ceux que
l’on hésite à aborder dans les rencontres de famille et les réunions
paroissiales. Les sociologues vous expliquent qu’il est « clivant ».
Il est tentant de ne rien dire. Certains diront qu’il ne faut pas
dramatiser. On fait des enfants comme on peut. Et après ? On ré-
clame la liberté de se donner la mort, et de se faire aider pour
cela. Pourquoi s’y opposer ?
Je ne suis pas d’accord. Je réclame le droit d’être sérieux. Celui
d’interpeller les consciences. Celui de ne pas tout dédramatiser.
Cela ne veut pas dire qu’il faudrait être
simpliste. Rappeler sans plus les grands
principes peut conduire aux plus grands malentendus.

Être « pour la vie » ne devrait pas signifier
être prêt à tout pour sauver sa peau, ni
imposer à tous des précautions sans cesse
plus pointilleuses pour se protéger sans
cesse.
La question n’est pas tant celle de la durée
de la vie que celle du respect de la vie.
Les questions de bioéthique sont des
questions de vie ou de mort, mais surtout parce qu’elles touchent
à l’humanité même. Le plus grand risque n’est pas de perdre sa vie.
Il est de perdre son âme.
Nous perdons notre âme si nous refusons de nous interroger. Si
nous restons tête baissée, le nez sur nos souliers, quand une voix
se lève pour en appeler à la conscience.
Nos sociétés hédonistes sont de moins en moins tolérantes pour
qui fait entendre une autre voix. On en est à présenter comme autant
de fanatiques les bénévoles qui assument avec respect l’accompagnement
des personnes en vin de vie.
Le premier courage est celui de s’informer. Ensuite, il faut chercher
à comprendre, puis discerner que faire.
Le diocèse de Paris organise d’importantes réunions et diffuse des
documents de qualité. Le principal d’entre eux, un solide livret est
disponible gratuitement."

Père Jean-Loup Lacroix



Lien pour se procurer le livret: ICI