M. René COSTE, PSS (95 ans) du diocèse de Viviers nous a quittés le 18 avril 2018.


Mgr René COSTE est né le 29 septembre 1922 à Saint-Genest-Lerpt (Loire).

Voici un résumé de son parcours :



- 1934-1938 : Etudes secondaires au Petit Séminaire Saint-Charles d’Annonay (Ardèche)

- 1938-1946 : Grand Séminaire de Viviers

- Sept. 1942 - avril 1944 : Service militaire (Chantiers de Jeunesse et S.T.O. en Allemagne)

Mgr René COSTE a été ordonné prêtre le 6 avril 1946 pour le diocèse de Viviers, et a été pris en charge par la Compagnie en 1947.

- 1948-1952 : Séminaire de la Mission de France (Théologie biblique)

- 1948-1949 : Etudes théologiques à l’Institut Catholique de Paris

- 1952-1968 : Séminaire Universitaire Pie XI de Toulouse (Directeur)

- 1952-1961 : Etudes en droit canonique à l’Institut Catholique de Toulouse

- 1961 : doctorat en droit canonique

- 1968-1976 : Foyer Universitaire Léon XIII de l’Institut Catholique de Toulouse (Directeur)

- 1969 : doctorat en théologie

- 1976-1982 : Faculté de droit canonique de l’Institut Catholique de Toulouse (Enseignant)

- 1982-1989 : Consulteur à la Commission Pontificale « Justice et Paix »

- 1992 : Il quitte Toulouse pour la rue du Regard à Paris, notre Maison Générale et Provinciale

- 1992-2004 : Délégué général puis Président de Pax Christi ; nommé Prélat d’Honneur de Sa Sainteté

- 2004-2015 : Foyer sulpicien de la Solitude à Issy-Les-Moulineaux,

- 2015-2018 : EHPAD « Antoine Portail », rue du Cherche-Midi à Paris


Mgr René Coste a écrit de très nombreux livres et articles. Il fut très engagé au service de l'unité des chrétiens.

Ses Funérailles, présidées par Monseigneur Stenger, évêque de Troyes et Président de Pax Christi France, ont été célébrées le mardi 24 avril 2018 à 14h30 en l'église Saint-Sulpice - 75006 PARIS




Homélie du P. Jean-Marc Micas, Supérieur Provincial de France:

« Dans la foi, l’espérance et la charité, j’attends avec joie et confiance la Rencontre avec le Père, le Fils et l’Esprit-Saint dans l’Avenir absolu du Royaume. (…) mes livres et mes articles, tant de prédications et de conversations m’ont (…) permis de les exprimer. Avec Marie, je chante dans mon cœur : « Mon âme exalte le Seigneur ; exulte mon esprit en Dieu mon Sauveur ». Mon cœur déborde de reconnaissance pour tant d’affection, de rencontres et de travaux en commun : ma famille, mes nombreux amis, le diocèse de Viviers, la Compagnie de Saint-Sulpice, la Mission de France, l’Institut Catholique de Toulouse, Pax Christi, Rome, l’œcuménisme, etc. (…) »

Par ces quelques mots, s’ouvre le testament spirituel de Mgr René Coste.

Parmi ses « nombreux amis », certains sont présents ici aujourd’hui, d’autres n’ont pas pu venir. Je remercie Monseigneur Marc Stenger, évêque de Troyes et Président de Pax Christi France, de présider cette célébration. Je remercie le Dr Pierre Anhoury, Chargé des relations internationales à l’Institut Curie, pour son témoignage, au début de cette célébration. Je remercie bien sûr pour leur présence les confrères de la Compagnie des Prêtres de Saint-Sulpice : Mgr Georges Soubrier, évêque émérite de Nantes, M. Ronald Witherup, Supérieur Général, M. Jean-Loup Lacroix, curé de cette Paroisse, M. Bernard Lorin, ancien supérieur de la Solitude à Issy-les-Moulineaux, qui a présenté tout à l’heure le parcours du P. Coste, et tous les autres confrères. Beaucoup de ses amis écrivent ou téléphonent depuis quelques jours, pour dire leur émotion et leur reconnaissance pour la vie de cet homme, de ce prêtre, de ce formateur de prêtres et de ce professeur, chercheur, écrivain, penseur de la foi chrétienne, de son rapport avec la société et l’histoire du monde, de son origine en Dieu à sa fin en Dieu. Je pense notamment à ceux de Toulouse où il a servi pendant 40 années, en particulier à son ami Mgr André Dupleix, ancien recteur de l’Institut Catholique, au P. Michel Dagras, ancien vice-recteur de cette même maison, au Dr Klaus Leo Klein, du diocèse de Mayence en Allemagne et à bien d’autres, anciens étudiants, séminaristes, prêtres, religieuses ou laïcs.

A quoi se mesure la vie d’un homme, si tant est qu’elle soit mesurable ou qu’il faille la mesurer… ? A l’amour, dit l’Ecriture, car Dieu est amour. La volonté de Dieu, Créateur et Sauveur de toutes choses, est que nous prenions place en sa demeure, en Lui, en sa communion éternelle. L’évangile choisi par les confrères sulpiciens pour la célébration des funérailles de notre ami, exprime le cœur et la volonté de Dieu : « Jésus disait à ses disciples : ‘Je pars vous préparer une place’ Quand je serai allé vous la préparer, je reviendrai vous prendre avec moi ; et là où je suis vous y serez aussi. Pour aller où je m’en vais, vous savez le chemin. »

L’apôtre Thomas s’inquiète : « Seigneur, nous ne savons même pas où tu vas ; comment pourrions-nous savoir le chemin ? »

Cette question de Thomas est une de ces questions essentielles de l’humanité qui pousse des hommes, des femmes, à chercher, à chercher encore, dans la pensée et la sagesse des anciens, comme dans les textes sacrés de l’Humanité. Chercher une réponse, une lumière, chercher La réponse susceptible de guider toute leur vie, de combler leur esprit et leur cœur.

« Moi, je suis le Chemin, la Vérité et la Vie » répond Jésus à Thomas. Cette affirmation fut accueillie dans la foi par le P. Coste. Tout au long de sa vie, il n’eut de cesse de la décliner de mille façons, pour lui-même et pour les autres. Le P. Coste était un intellectuel. Il a écrit près d’une quarantaine de livres et des centaines d’articles. Je ne compte pas ses chroniques dans le journal La Croix, et encore moins, comme il l’écrit dans son testament spirituel, ses prédications et conversations. Le P. Coste était un homme bon, gentil, attentif aux autres, bienveillant, élégant. Il était avant tout un prêtre, mettant son cœur, son esprit, ses talents, et aussi ses limites, mettant l’intégralité de sa vie au service de l’annonce évangélique de la vie, de la paix, de la vie qui l’emporte sur la mort, de la paix qui en est déjà un signe, un fruit.

« Moi, je suis le Chemin, la Vérité et la Vie » Le chemin qui conduit les pas de l’humanité vers « l’Avenir absolu du Royaume », passe par bien des peines, car « la création a été livrée au pouvoir du néant » écrit saint Paul aux Romains dans la 1ère lecture entendue tout à l’heure. « J’estime qu’il n’y a pas de commune mesure entre les souffrances du temps présent et la gloire que Dieu va bientôt révéler en nous. En effet, la création aspire de toutes ses forces à voir cette révélation (…) La création a été livrée au pouvoir du néant (…) Pourtant elle a gardé l’espérance d’être (…) libérée de l’esclavage, de la dégradation inévitable, pour connaître la liberté (…) La création tout entière crie sa souffrance, elle passe par les douleurs d’un enfantement qui dure encore. »

Par ses recherches, sa pensée, son travail d’écriture, son enseignement, mais aussi par son engagement et son service à Pax Christi, au Conseil pontifical Justice et Paix et au Conseil pontifical pour le dialogue avec les non-croyants, le P. René Coste, honoré par le pape Jean-Paul II du titre de Monseigneur, a été un chrétien cohérent, autant qu’on peut l’être, autant qu’il l’a pu.

Le titre de son dernier livre dit sa foi, mais aussi sa prédication sacerdotale : « Sur toi le Christ resplendira » (Parole et Silence, 2016). Ecrit il y a à peine deux ans (il n’avait alors que 93 ans !), il nous adresse une dernière parole pleine de promesse. Il accomplit sa mission sacerdotale jusqu’au bout, et nous en rendons grâce à Dieu dans la paix, dans la joie, dans la certitude de nous retrouver un jour, auprès de Dieu, en son Royaume.