20- Olier en Mission

Avant de devenir curé de Saint-Sulpice – immense champ de mission – Olier avait passé quelques huit ans de mission en missions dans les campagnes abandonnées, comme le faisaient les Prêtres de la mission de Vincent de Paul. En équipe à quelques prêtres, annoncer l’Évangile à ces pauvres parmi les pauvres, abandonnés, ignorants de leur foi. Olier n’était pas le seul, mais il était homme de condition, avec le titre d’abbé… quel scandale pour sa famille, pour sa mère !



Janvier 1637. Le voici en Auvergne. Les conditions de vie sont rudes dans ces terres inhospitalières. On loge dans des maisons à la saleté repoussante, celles de ceux qu’on évangélise. Mais quel accueil ! « Nous étions accablés du peuple, qui y abordait de sept ou huit lieues du pays, malgré la rigueur du froid… » En quinze jours, plus de 2.000 confessions générales : une nouvelle vie, tant de joie pour tous !

Mais peu après Olier tombe gravement malade à Langeac, perdant jusqu’à l’usage de la raison. Les médecins manquent de le tuer par leurs remèdes, les religieuses prient. On le juge perdu.

Madame Olier accourt de Paris, mais trop tard : son fils est déjà guéri. Et voici qu’il vient à son avance : 300 ou 400 pauvres le suivaient au sortir de la ville... Quelle rencontre ! De la grande dame venue chercher son fils, et de ces pauvres désormais sa famille. « Ils avaient par leur prière et leurs vœux obtenu la guérison que je ne méritais pas et que toute la famille ensemble n’eût pu me redonner par leur argent et industrie. »