17- Les duels (suite)

Or donc, qu’arriva-t-il chez nous à la Pentecôte 1651 ?



En 1648, dans l’orbite de la Compagnie du Saint-Sacrement, un petit groupe était né autour du baron de Renty, un saint laïc – et d’Olier. Celui-ci, sorti plus fort de l’émeute de 1645, attirait désormais les nobles qui lui avaient été hostiles. Parmi ses prises, la conversion du marquis de La Motte-Fénelon avait fait grand bruit. Connu pour ses nombreux duels, il entre dans ce groupe placé sous le patronage de saint Louis, qui veut se battre, mais contre le duel.

Après la mort de Renty, en 1649, la confrérie s’étoffe : une quinzaine de militaires autour de Fénelon et du curé Olier. Poursuivant leur quête spirituelle, ils prennent le nom de Compagnie de la Passion. Ne s’agit-il pas de souffrir l’injure sans demander réparation, à la suite du Christ ?

Et voici qu’à la Pentecôte, remplis de force, ils s’engagent publiquement à renoncer aux duels, y compris à servir de second – et à chercher à en détourner les autres. Signent Fénelon, le maréchal de Fabert, le duc de Liancourt, d’autres encore de la paroisse. Un coup d’éclat qui scandalise d’abord : quels lâches ! Mais qui venant d’hommes connus pour leur courage, pose question.

Retentit jusqu’en province. Bientôt appuyé par les maréchaux de France, par 50 docteurs de Sorbonne… Jusqu’à ce que le jeune Louis XIV commence son règne personnel par un solennel édit contre le duel. Dans la paroisse, et à partir d’elle, quel chemin parcouru !