16- Les duels : un enjeu pastoral

Le jour de la Pentecôte, en 1651, à Saint-Sulpice, un événement fit grand bruit, appelé à se propager rapidement. Que demandait-on au Saint-Esprit ?

Parmi les misères et fléaux du temps, l’un concernait la noblesse et la décimait : la pratique des duels. Un gentilhomme pouvait-il souffrir injure sans demander réparation ? Pour une broutille parfois, on répandait le sang, on était prêt à mourir. Affaire d’honneur ! Elle vous vaut l’estime de votre propre milieu.

Les ordonnances royales, répétées, n’empêchaient rien. En une semaine, rapporte-t-on, 17 personnes furent tuées en duel sur le territoire de la paroisse. Il est vrai que le Faubourg offrait les terrains propices, tel le Pré aux Clercs… Les 4 Mousquetaires n’avaient-ils pas lié ainsi amitié derrière les Carmes ? On se bat même en pleine Foire Saint-Germain, tout à côté de l’église !

Pour le curé, une enjeu pastoral majeur. Il fallait éradiquer les duels. Réprimer ? Par les armes spirituelles. Refus de sépulture ecclésiastique. Puis Olier requiert du vicaire général de l’Abbaye l’excommunication des duellistes, sauf au lit de mort. Mais les confesseurs sont souples devant les nobles… Il y faut bien plus. Ce sera à des gentilshommes eux-mêmes, regroupés autour d’Olier, de se lever pour devenir un exemple vivant, un appel positif à la conversion. (À suivre).

Lucile Villey