15- Construire le Séminaire (suite)

« Je me voyais incapable de l’entreprendre [la construction], n’ayant pas de quoi l’exécuter », rapporte Olier. Mais Dieu ne lui a-t-il pas, dans la prière, montré le bâtiment ?

Vaste ; où chacun aurait sa chambre, on vivrait en silence… Or les Sulpiciens s’étaient ruinés sous la Fronde, et Olier refusait une aide extérieure qui aurait entravé sa liberté. Compter sur Dieu seul. On se lance donc.

Septembre 1649 : Olier bénit la première pierre. Et tout va aller très vite. Voici que deux jeunes gens entrés au Séminaire, les frères Souart, offrent de quoi commencer. Va-t-on arrêter ?

M. de Bretonvilliers – celui qui achètera la maison d’Issy et succèdera à Olier – hérite d’une grande fortune. Sous la direction de Le Mercier, les travaux se poursuivent rapidement. C’est que dans ces années troubles, personne n’osait rien entreprendre, et la main-d’œuvre abondait. Imaginez la vie alors sur notre Place ! À l’Assomption 1650, le gros œuvre est achevé.

En novembre, bénédiction de la Chapelle, avant même l’achèvement des travaux. Puis du Séminaire à l’Assomption 1651. Olier en avait reçu le plan à Notre-Dame de Paris. Avant d’emménager, il part à Chartres remettre les clés du bâtiment à Notre-Dame. Elle veillera sur le Séminaire. La maison, qui s’ouvre rue du Colombier, est solide, mais sobre, sans ornementation. Une exception : la Chapelle, pour elle rien n’est trop beau. Olier fait commande au peintre Le Brun de l’Assomption de la Vierge, de la Pentecôte sur la Vierge et les apôtres (notre image de l’Année). La maison est prête. La véritable construction, ce sera celle des prêtres.

Lucile Villey