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Accueil et accompagnement des vocations sulpiciennes

Formation des candidats

PROVINCE DE FRANCE

 

La Compagnie des Prêtres de Saint-Sulpice, fondée en 1642 à Paris par le P. Jean-Jacques Olier, est une "Société de vie apostolique de droit pontifical". Sa vocation est le service des prêtres, et plus particulièrement de leur formation, initiale et permanente. Elle répond à cette vocation "en se mettant au service des  évêques qui font confiance à son esprit et lui demandent sa collaboration".

La Compagnie est composée de trois Provinces (France, Canada et Etats-Unis). Chaque Province est animée par un Conseil provincial élu tous les 6 ans au cours d'une Assemblée provinciale. Le Conseil général (également élu tous les 6 ans) a pour mission de servir l'unité d'esprit et de mission de la Compagnie.

La Province de France est constituée des sulpiciens de France, de pays d'Afrique francophone (Bénin, Burkina-Faso et Togo en Afrique de l'Ouest, Cameroun, R. du Congo et R.D.Congo en Afrique Centrale) et de pays d'Asie (Vietnam et Chine). Elle présente un visage où les diversités sont grandes.

Les Prêtres de Saint-Sulpice (sulpiciens) sont des prêtres diocésains (la Compagnie n'incardine pas), admis dans la Compagnie après leur ordination. Autorisés par leur évêque à devenir sulpiciens, ils dépendent canoniquement des autorités de la Compagnie dès leur admission comme "Candidats". Le Conseil provincial a la responsabilité de l'accueil, de l'accompagnement, de la formation et de l'admission des nouveaux membres de la Compagnie. Il exerce cette responsabilité dans le respect des  Constitutions de la Compagnie, et des repères ou autres normes qui précisent modalités et étapes. Cet article en fait une présentation relativement détaillée, afin de donner aux évêques et prêtres potentiellement concernés d'utiles éléments de compréhension et de discernement.

 

1- Accueil d'un prêtre (ou séminariste) intéressé par la vocation sulpicienne 

a) Lorsqu'un prêtre (ou parfois un séminariste en fin de formation) manifeste un intérêt pour la vocation sulpicienne, il l'exprime généralement auprès d'un sulpicien. Après un tout premier "discernement" du sérieux ou de la qualité de ses motivations, il est mis en contact avec le sulpicien en charge de cette étape dans le pays où il réside. Il est alors désigné comme "aspirant".

b) C'est le début d'un cheminement important : celui de l'éveil à la vocation sulpicienne dans toutes ses dimensions (spirituelle, apostolique, institutionnelle...)

Il est très important que le prêtre intéressé, d'une part sente que sa démarche est entendue et prise en considération, et que, d'autre part, il ait la possibilité d'une première réflexion sur la réalité de l'identité sulpicienne.

c) Lorsqu'il est prêt à déposer sa candidature (ou quand il le souhaite avant), l'aspirant informe son évêque de son discernement. L'accord de ce dernier à cette éventuelle vocation est absolument requis.

d) L'avis de personnes qui connaissent bien l'aspirant sulpicien est alors sollicité.

 

2- Lien avec l'évêque

Après accord (au moins oral) de l'évêque au prêtre de son diocèse aspirant à devenir sulpicien, le responsable des aspirants sollicite un rendez-vous avec lui pour :

a) Parler du prêtre et solliciter l'avis de l'évêque sur cette candidature éventuelle ;

b) Expliquer le changement de statut du prêtre s'il devient sulpicien, et donc aussi celui de l'évêque à l'égard du prêtre ;

le prêtre sollicite une seule fois l'autorisation officielle de son évêque. Pour l'évêque, accepter qu'un prêtre de son diocèse devienne sulpicien, c'est lui donner comme mission de rejoindre la Compagnie. Ce faisant, l'évêque le transfert vers celle-ci de son autorité canonique sur ce prêtre. En cas d'arrêt du parcours de discernement et de formation, le Supérieur provincial informe par lettre l'évêque. Le prêtre revient alors "ipso facto" sous l'autorité canonique de son évêque.

c) Expliquer les étapes du parcours.

Devenir candidat est comme entrer en noviciat. L'objectif premier est le discernement de la vocation sulpicienne. Cette vocation consiste, comme pour toute vocation presbytérale, en une intention intérieure droite, informée, réaliste, sincère, et des aptitudes objectives. Devenir candidat inaugure une période de discernement approfondi, par le candidat lui-même, aidé d'un directeur spirituel, et par le Conseil provincial.

d) Convenir de la date de départ du prêtre (sous réserve d'acceptation de sa candidature par le Conseil provincial), et donc de la prise en charge matérielle du candidat par la Compagnie.

 

3- Constitution du dossier

L'admission comme "candidat" ne peut pas intervenir avant un délai de deux ans minimum après l'ordination presbytérale.

Le responsable des aspirants constitue le dossier de candidature et le présente au Conseil Provincial. Ce dossier contient les documents suivants :

  • Demande écrite de l'aspirant adressée au Conseil provincial ;
  • Curriculum vitae ;
  • Demande écrite adressée à son évêque ;
  • Réponse favorable écrite de l'évêque ;
  • Témoignage du séminaire où le prêtre a fait sa formation ;
  • Témoignage de plusieurs personnes qui le connaissent (prêtres, laïcs, religieux/ses) ;
  • Avis des confrères sulpiciens du pays autant que possible ;
  • Avis personnel du responsable des aspirants

Dès l'admission du nouveau candidat signifiée, la prise en charge canonique par la Compagnie devient effective, sauf arrêt du parcours.

 

4- Etapes de la candidature

Le parcours d'un candidat sulpicien est constitué de cinq moments :

a) Immersion dans la famille sulpicienne ; b) Etudes ; c) Solitude ; d) Expériment ; e) Mois sulpicien

Ce parcours permet au candidat d'approfondir sa connaissance de la vocation sulpicienne et de poursuivre son discernement. Il permet aussi aux responsables de la Province de le connaître. Chaque moment fait l'objet d'une évaluation.

 a) Immersion dans la famille sulpicienne

Quel que soit son pays d'origine, le candidat vivra une année au moins en communauté sulpicienne à Paris.

Pendant leur formation, les candidats ont une insertion pastorale significative. Elle tient compte de leur éventuelle qualité d'étudiant. Il s'agit d'exercer le ministère sacerdotal, d'y trouver nourriture pour sa vie spirituelle, de développer un certain zèle apostolique et d'y trouver sa joie de prêtre. Cette insertion est considérée comme partie intégrante de la formation sulpicienne. Les candidats n'acceptent de mission ou de service pastoral autre qu'après en avoir parlé avec leur responsable.

Tous les candidats présents en France se rencontrent régulièrement (une fois par mois environ).

La participation aux diverses propositions est obligatoire pour chaque candidat, qu'il ait déjà fait ou non la Solitude. Chaque année, un bilan est rédigé par le candidat.

Chaque candidat bénéficie de l'aide d'un directeur spirituel personnel pendant tout son séjour à Paris.

b) Etudes

Si le candidat n'est pas déjà titulaire d'une licence canonique (Master), il est habituellement inscrit à l'Institut Catholique de Paris pour préparer ce diplôme. Pour les candidats venant d'Asie, il y a généralement au préalable la nécessité de suivre des cours de français.

S'il est déjà titulaire d'une licence canonique, il peut s'inscrire à des cours complémentaires en vue de se préparer à sa future mission d'enseignement. Des études doctorales pourront éventuellement être décidées plus tard par le Conseil provincial (après l'admission comme membre et après quelques années d'expérience du ministère de formation dans un séminaire).

La matière des études de Licence canonique est décidée après discussion préalable avec le responsable des candidats et l'approbation du Conseil provincial.

Pour les candidats asiatiques, il peut éventuellement être envisagé que les études se fassent en milieu anglophone. Dans ce cas, l'immersion dans la famille sulpicienne de la Province de France, indispensable, se fait à Paris à un autre moment. Son but est de tisser les liens fraternels qui caractérisent la Province et de maîtriser la langue française suffisamment pour vivre et approfondir ces liens tout au long de sa vie sulpicienne.

c) Solitude

Depuis plusieurs années, la Solitude (temps de discernement et de formation à la pédagogie, à la spiritualité, à l'histoire, aux Constitutions de la Compagnie, temps d'expérience spirituelle, temps de vie communautaire du groupe des candidats pendant quelques mois) est organisée tous les trois ans en commun avec la Province du Canada, dans une maison de cette Province près de Montréal, à Oka.

d) Expériment

Soit avant, soit après la Solitude, les candidats partagent la vie d'un conseil de séminaire de tradition sulpicienne pendant au moins un semestre. Ce stage est évalué par le responsable des candidats qui rencontre le Conseil du séminaire.

e) Mois sulpicien

Le Conseil général organise tous les 2 ou 3 ans une rencontre interprovinciale. Elle dure un mois et se déroule à Paris. Le "Mois sulpicien" fait partie intégrante de la formation initiale sulpicienne. Pour les membres de la Province de France, les participants au "Mois" sot soit des candidats qui ont déjà fait la Solitude, soit des Membres récemment admis à titre temporaire.

La finalité de cette rencontre est multiple : découvrir les racines historiques de la Compagnie et les fondamentaux de l'Ecole française de spiritualité, favoriser les expériences de fraternité, développer le sentiment d'appartenance à la famille sulpicienne, à l'échelle des 3 Provinces qui la composent.

 

5- La demande pour devenir membre

Une fois la Solitude et l'expériment accomplis, et les études de Licence canonique achevées, le candidat peut déposer sa demande pour être admis comme membre de la Compagnie.

Il rédige une lettre adressée au Conseil provincial et remise au Supérieur provincial. Dans cette lettre, il exprime son désir ferme et argumenté d'intégrer la Compagnie. Le responsable des candidats expose la demande au Conseil provincial en faisant une synthèse du parcours du candidat et des évaluations régulières. Il donne sa propre appréciation.

Le Conseil provincial décide l'admission d'un nouveau membre par un vote. L'admission devient officielle après son approbation par le Supérieur général.

Admis dans un premier temps comme membre temporaire, le nouveau sulpicien est tenu "aux mêmes devoirs que les autres membres de la Compagnie". Il jouit également des mêmes droits, sauf celui d'être élu aux Assemblées générales, et d'être membre du Conseil provincial et du Conseil général (cf Constitutions n°52 4).

Entre 1 an minimum et 5 ans maximum après l'admission comme membre à titre temporaire, le Conseil provincial propose au confrère de devenir membre à titre définitif.

 


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