Avis de décès

M. Michel CORNILLON, PSS originaire du diocèse du Puy est décédé ce 29 septembre 2021 à l'âge de 95 ans.

Le Père Michel CORNILLON est né le 5 avril 1926 à Sainte-Sigolène (diocèse du Puy-en-Velay).

- 1938-1945 : Etudes secondaires au Collège d’Yssingeaux (43)
- 1945-1951 : Séminaire du Puy-en-Velay

Ordonné prêtre le 29 juin 1951 pour le diocèse du Puy-en-Velay, le P. Cornillon a été pris en charge par la Compagnie en 1952.

- 1954-1956 : Séminaire de Rodez (Écriture Sainte)

- 1956-1958 : Institut Biblique à Rome
- 1958-1967 : Séminaire de Marseille et de Nîmes à mi-temps (Écriture Sainte)
- 1967-1969 : Mission de France de Fontenay-sous-Bois
- 1969-1996 : Séminaire d’Issy-les-Moulineaux (Écriture Sainte)
- 1996-2011 : Paroisse Saint-Jean-Baptiste de la Salle à Paris
- 2011-2015 : Foyer sulpicien de La Solitude à Issy-les-Moulineaux
- 2015-2021 : Maison Marie-Thérèse, Bd Raspail à Paris

La célébration des funérailles aura lieu le mercredi 6 octobre 2021 à 10h30 en l’Eglise Saint-Sulpice – Paris suivie de l’inhumation à Sainte-Sigolène (43)

michel cornillon

Prière

Seigneur, nous tournons vers Toi notre regard à l’heure où disparaît ce visage qui nous est cher : Accorde-lui de Te voir face à face et affermis notre espérance de le revoir auprès de Toi, pour les siècles des siècles.


 

Sépulture de M. Michel Cornillon, PSS
Église Saint-Sulpice (Paris), le 6 octobre 2021

(Ep 3, 1.13-19.4,1-6 – Psaume 130 – Lc 10, 1-3.17-22)

En écoutant les textes choisis pour accompagner notre réflexion, notre méditation, notre prière en ce jour, j’ai envie de les mettre en perspective avec la vie de notre cher Père Cornillon. « Père, Seigneur du ciel et de la terre, je proclame ta louange : ce que tu as caché aux sages et aux savants, tu l’as révélé aux tout-petits ».

Je remercie sincèrement M. le chanoine Robert d’Anglejan, ancien Supérieur de la Maison Marie-Thérèse, pour ses mots tout à l’heure, et son témoignage. La figure de cet homme, de ce chrétien, de ce prêtre, de ce prêtre formateur de prêtres a croisé la vie de chacun de nous et y a laissé une ou plusieurs traces. Son amour de l’Ecriture, de la Parole de Dieu, de sa lecture à la fois savante et amoureuse, jamais blasée, passionnée jusqu’au bout, restera comme une de ces traces. « Père, Seigneur du ciel et de la terre, je proclame ta louange : ce que tu as caché aux sages et aux savants, tu l’as révélé aux tout-petits ». Notre ami aura réussi à être tout à la fois un savant et un tout-petit ; un bibliste compétent, et un de ces tout-petits que le Seigneur aime sans aucun doute… Je dis cela d’autant plus facilement que je n’ai pas connu le P. Cornillon au temps de sa jeunesse et de sa force. Agé déjà, fragile dans sa santé, notre confrère était très sensible aux marques d’attention, de présence, d’amitié, de reconnaissance, de soutien, d’affection de fidélité dans l’amitié… Il a trouvé tout cela auprès de bon nombre d’entre vous, membres de sa famille, confrères du diocèse de Paris et de la Compagnie de Saint-Sulpice, communautés religieuses et amis, et depuis quelques années, compagnons de vie, d’âge et d’infortune de la Maison Marie-Thérèse. Merci, de tout cœur à tous !

Nous célébrons cette eucharistie pour confier la vie du P. Cornillon à la tendresse et à la miséricorde de Dieu. Nous le faisons aussi pour rendre grâce à Dieu pour nous avoir donné ce frère : frère dans l’humanité, frère dans la foi, et frère dans le ministère sacerdotal. Il était un homme de foi, de grande foi. Sur son bureau on a retrouvé quelques notes toutes simples, datées :
« 5 avril 1986. 60 ans : Rejoindre ta volonté, te remercier, toujours apprendre à aimer » ;

« 5 avril 1991. 65 ans : Me laisser dessaisir pour aimer moins mal. » ;

« 5 avril 1996. 70 ans ! Vivre dans l’humilité cet anniversaire. L’action de grâces aussi : Dieu [ ? ] tout au long de mon chemin, malgré tant de faux pas et d’encombrements !
Il me semble que Jésus est cependant le centre de ma vie, ma raison d’être, profonde, indélébile. Que dire de plus ? Rien !
Accepter le jour qui vient
Vivre loin de la gloire
Dans la fidélité quotidienne
C’est tout
En Jésus Dieu est là ; il m’aime. »

« Père, Seigneur du ciel et de la terre, je proclame ta louange : ce que tu as caché aux sages et aux savants, tu l’as révélé aux tout-petits ».

 

Il y a 20 ans, pour les 50 ans de son ordination, il avait choisi les textes bibliques qu’avec sa famille nous avons décidé d’entendre à nouveau aujourd’hui : « Priez le maître de la moisson d’envoyer des ouvrier pour sa moisson. Allez ! Voici que je vous envoie comme des agneaux au milieu des loups. […] Père, Seigneur du ciel et de la terre, je proclame ta louange : ce que tu as caché aux sages et aux savants, tu l’as révélé aux tout-petits ».

Ce jour-là, le 29 juin 2001, il avait aussi noté sur un papier 2 versets de saint Paul : « … Oubliant le chemin parcouru, tout tendu en avant, je m’élance vers le but en vue du prix attaché à l’appel d’en haut que Dieu nous adresse en Jésus-Christ… » (Ph 3, 13-14) et « Rien ne pourra nous séparer de l’amour de Dieu en Jésus-Christ notre Seigneur » (Rm 8, 39).

La vie d’un homme, la vie d’un chrétien, la vie d’un prêtre, cet homme et ce chrétien, est une chose bien mystérieuse, une aventure singulière dont seul Dieu connait les mystères, la grandeur, la part d’ombre et de lumière, les souffrances, les questions, les élans, les épreuves, les joies, les angoisses, les colères, le désir de paix, d’amour et de vie. Le jour de sa mort, on évoque des souvenirs, des anecdotes, des traits de sa personnalité, on souligne les services qu’il a rendus, ce qu’a été son ministère… Dit-on assez que cet homme était un enfant bien aimé de Dieu ? Dit-on assez qu’il aimait l’Eglise, malgré ses propres limites, et malgré les limites de l’Eglise elle-même ? Ce n’est sans doute pas par hasard, s’il avait voulu faire entendre ce passage de Paul aux Ephésiens : « Il y a un seul Seigneur, une seule foi, un seul baptême, un seul Dieu et Père de tous, au-dessus de tous, par tous et en tous. (…) Ayez soin de garder l’unité dans l’Esprit par le lien de la paix. »

Issy les Moulineaux, 13 mai 1975, Jour de la Pentecôte :
« Quand je serai mort, il ne faudra pas être tristes comme ceux qui n’ont pas d’espérance, mais chanter un Magnificat. Le Christ, notre espérance et notre vie, nous habite et il fait germer dans notre vie et notre mort sa Mort et sa Résurrection. L’Amour de Dieu Père ne passera jamais. Les ombres de la foi se dissiperont dans la clarté du Face à face : tous ensemble réunis au bout de nos chemins.
Tous ces biens matériels : secondaires. Que Jésus-Christ soit la raison dernière de nos vies à travers les épreuves et les joies du combat de l’existence. Que son Amour intègre toujours le nôtre, au-dedans de nos faiblesses et de nos pauvretés. J’aurais voulu que le Christ Jésus soit la passion de ma vie de prêtre.
Je vous embrasse tous, de tout mon cœur, dans le souvenir de Maman que j’ai tant aimée… »
Michel

« Père, Seigneur du ciel et de la terre, je proclame ta louange : ce que tu as caché aux sages et aux savants, tu l’as révélé aux tout-petits ».