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Henri de La Hougue, L'Église et la diversité des religions. Paris : Salvator, 2020.

Nous vivons désormais dans une société où les grandes religions se côtoient : christianisme, judaïsme, islam, bouddhisme, hindouisme... Quel regard l'Église catholique peut-elle porter sur ces religions ? Depuis le concile Vatican II, celle-ci invite à un respect et même à une estime de ces différentes traditions, sans pour autant verser dans le relativisme ou le syncrétisme.

Investi dans le dialogue islamo-chrétien et l'enseignement, Henri de La Hougue propose une initiation à la théologie chrétienne des religions sous une forme très pédagogique, en 77 questions et réponses. Dans l'actuel contexte de diversité, cet outil est très utile pour ceux qui étudient la théologie, mais aussi pour ceux qui sont au contact de croyants d'autres religions.

Prêtre sulpicien, le père Henri de La Hougue enseigne la théologie des religions à l'Institut catholique de Paris. Curé de la paroisse Saint-Sulpice à Paris, il a publié L'estime de la foi des autres (Desclée de Brouwer, 2011) et, avec Saeid Jazari Mamoei, Dieu est-il l'auteur de la Bible et du Coran ? (Salvator, 2016).


Présentation de l'auteur

Comment comprendre aujourd’hui la pluralité des religions du point de vue de la foi chrétienne ? Quel est le rôle des chrétiens vis-à-vis des membres d’autres religions (qui constituent les deux-tiers de l’humanité) ? Sous forme de 77 questions-réponses, ce livre donner quelques repères simples pour répondre comprendre le lien entre la foi chrétienne et les autres religions.

Le premier chapitre est consacré à la bible. La bible ne donne aucun repère direct pour se situer comme chrétien par rapport à l'islam, qui n'existait pas à l'époque de sa rédaction, ou bien par rapport au bouddhisme, à l'hindouisme, aux religions traditionnelles amérindiennes africaines ou chinoises qui étaient inconnues des rédacteurs de la bible. Néanmoins, le peuple d'Israël a découvert sa foi et l'a approfondie au contact de peuples aux traditions religieuses diverses, essentiellement égyptiennes, mésopotamiennes, assyriennes, perses, grecques et romaines. C'est au cœur de ces religions « païennes » qu'Israël a compris son élection comme peuple choisi par Dieu pour être signe d'une promesse de salut accordé à tous les peuples. Du coup, c'est intéressant de voir quel regard est porté dans la bible par les prophètes, par Jésus lui-même et ensuite par les apôtres sur les religions des autres nations. Cela donne des repères importants pour élaborer une théologie actuelle des religions.

Le deuxième chapitre est consacré au regard porté par l'Église, puis à partir du 20ème siècle, spécialement par l'Église catholique, sur les membres d'autres religions. Autant les premiers théologiens chrétiens ont assez communément admis la possibilité d'un salut pour ceux qui avaient vécu avant le Christ et avaient donc une bonne excuse de pas être chrétiens, autant ceux qui ont suivi ont été beaucoup plus sévères à leur égard jugeant que la plupart d'entre eux iraient en enfer après leur mort. Néanmoins, après les grandes découvertes, quand il devenait évident qu'une grande partie de la population n'avait jamais entendu parler du christianisme, le jugement sur les autres religions a progressivement changé. A partir du concile Vatican II (1962-1965), de nouveaux repères ont été donnés dans l'Église catholique, invitant au dialogue interreligieux et à un regard d'estime envers les autres religions.

Le troisième chapitre quitte la perspective historique et s'attache aux formes et aux défis concrets actuels du dialogue interreligieux. De manière assez pratique, il répond aux questions que se posent beaucoup de nos contemporains engagés dans ce dialogue : quelles sont les formes qu'il peut avoir ? Quelles sont les conditions d'un dialogue authentique ? Que devient la vérité de nos religions dans un dialogue d'égal à égal ? Jusqu'où peut-on aller dans la rencontre et même dans la prière commune ?

Le quatrième chapitre aborde de manière plus précise les grands débats théologiques ouverts par le dialogue interreligieux. Il s'agit de comprendre si et comment, du point de vue de la foi chrétienne, le pluralisme religieux peut faire partie du plan de Dieu. Dans ce cas, il est nécessaire d'articuler la place centrale de l'incarnation, de la mort et de la résurrection du Christ pour le salut du monde, avec la reconnaissance d'une valeur authentique des autres religions. Cela oblige aussi à définir le rôle de l'Église aux milieux des autres religions. Les réponses aux questions posées ne sont ni simples, ni unanimes. J'essaie, tout en présentant les principales approches actuelles, de donner des repères clairs pour avancer sur ces questions.

P. Henri de La Hougue, PSS